Guerre et Paix

Le 30 novembre 2018 par dans Etudes Bibliques

 

En 2018 La France commémora le 100 énième anniversaire de la fin de la Guerre de 1914-1918, une bataille atroce et absurde. Cette date du 11 novembre marque le terrible souvenir, de millions de soldats sacrifiés sur l’autel de la folie humaine qui furent privés de vivre une vie au milieu de leurs proches. Ce fut une boucherie dont on a à peine imaginé à la fois la profonde souffrance,la douleur inextricable vécue par des hommes enrôlés dans une bataille qui allait anéantir leur destin et celui de leur famille.

Je ne m’étendrai pas sur ce sujet de la commémoration pourtant ce matin, je ne ferai pas l’impasse du mot guerre qui se définit comme un état de conflit. Or le conflit a sa source, pour nous Chrétien dans le péché.

En effet, le premier conflit vécu dans l’histoire de l’humanité est celui de l’homme et de son créateur. Lorsque l’homme rompit son alliance avec Dieu, décidant d’être son égal, préférant ainsi la fausse promesse susurrée par le serpent. « Vous serez comme des Dieux, connaissant le bien et le mal ».

Genèse 3.4-5 Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. L’une des sources du conflit avec Dieu, fut la convoitise de l’homme de posséder les mêmes attributs que Dieu….

Puis l’homme au travers de cette rupture avec son créateur, au fil de toute l’histoire humaine, enchaina de conflit en conflit de la plus petite échelle, à l’échelle planétaire et son apogée au travers des deux guerres les plus sanglantes que connurent l’humanité tout au long de son histoire, la Première Guerre mondiale et la seconde.

Comme je l’écrivais récemment, le conflit exprime bien une violence, le conflit est l’expression d’une frustration insupportable, l’envie de faire payer à l’autre voire de s’imposer à l’autre.

Caïn est ainsi le premier Meurtrier de l’histoire humaine, son conflit avec Abel résulte de son envie de faire payer à Abel, de son désordre, de sa frustration, de sa jalousie, de son esprit de convoitise. La guerre mes amis est à l’échelle de soi avant d’être à l’échelle de l’humanité. N’est-ce pas Paul qui évoque les œuvres manifestes de la chair dans Galates chapitre V.19 mentionnant notamment dans ces œuvres de la chair, les disputes, les querelles, les jugements, les animosités, les jalousies, les divisions. Ceux-là, déclarent Paul qui commettent de telles choses, n’hériteront pas le royaume de Dieu. Ainsi mes amis il y a bien une guerre et elle commence par guerroyer dans notre propre chair, cette bataille elle est tapie à la porte de notre moi qui n’accepte pas la soumission de notre être tout entier à Christ.

Mais la seule guerre qui vaille est en réalité une guerre spirituelle, une bataille à genoux, non contre la chair et le sang mais contre toutes les principautés spirituelles et démoniaques.  Le Chrétien n’est pas appelé à la confrontation.

Car vous le savez « les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses ».2 Corinthiens 10.4 à ce verset j’ajouterais celui-ci : Romains 13 :12 La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des Œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière.

Dès lors nous sommes appelés à la réconciliation. Corinthiens 2.5.18 Il nous a donnés le ministère de la réconciliation…

Ainsi la recommandation que nous avons écoutée et lu dimanche dernier, dans l’épître de Paul aux Romains. Romains chapitre XII.17-18 « Ne rendez à personne le mal pour le mal, cherchez à faire le bien devant tous. « Autant que possible, si cela dépend de vous, vivez en paix avec tous ».

Au quotidien, vous avez probablement déjà rencontré des gens avec lesquels – il vous est ou il vous sera impossible de vous accorder, non de votre fait, mais parce que sans cesse, il vous harcèle, vous persécute, vous calomnie, vous critique, vous font continuellement des reproches ?

La Bible dit : « Autant que possible, si cela dépend de vous, vivez en paix avec tous. »  Autant que possible, autrement dit cela ne dépend pas toujours de vous …

D’une manière générale, après avoir compris que la guerre guerroie déjà en nous, que dire alors de la guerre ? D’abord, nous devons regarder mes chers amis, les origines réelles de la guerre :

La Bible parle des motifs qui conduisent au conflit entre les hommes et affirme que plusieurs sources sont à l’origine de la plupart des guerres : l’esprit de jalousie ou la volonté de dominer, l’envie ou la convoitise.

En effet l’épitre de Jacques 4.1-2 dit :  » D’où viennent les luttes, et d’où viennent les querelles (les batailles) parmi vous ? N’est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres ?  Vous convoitez, et vous ne possédez pas ; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir ; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas … » Vous noterez cette fin de citation, « vous ne demandez pas », ce n’est pas là un détail… Caïn a-t-il demandé à Dieu pourquoi, lui Caïn, n’avait pas été béni, non il s’est employé à avoir l’œil noir feignant d’écouter les recommandations de Dieu, il avait envie de faire payer, plutôt que de demander à Dieu, il décide d’en finir avec son frère Abel. Dans la plupart des conflits, les personnes restent dans leurs frustrations, s’isolent, s’enferment sur eux et c’est le début, pardonnez-moi de vous le dire, mais c’est juste le début de l’enfer, quand on s’enferme et que l’on se refuse à toute relation, c’est-à-dire demander, questionner, interroger pour comprendre puis décider de progresser, de s’approprier les recommandations de l’éternel, comme ces recommandations que l’Éternel prescrit à Caïn !

Dernièrement j’ai lu cette histoire à propos d’Abraham Lincoln ce grand Président Américain qui était animé toute sa vie par la vertu Chrétienne. « Un jour, Abraham Lincoln descendait la rue avec ses deux garçons, et ses deux garçons étaient tous deux en train de pleurer et ils exprimaient l’un et l’autre leur frustration. Un homme qui passait par-là demanda à Lincoln : « Qu’est ce qui ne va pas avec vos petits garçons ? » Abraham Lincoln répondit en disant : « Juste ce qui ne va pas avec le monde. J’ai trois noix et chacun de ces enfants en veut deux. » C’est l’envie de posséder parfois au-delà de ce qui est raisonnable qui conduit à des disputes.

Toutes les guerres, ces disputes sanglantes, sont une conséquence du péché (Romains 3.10-18).  Dans ce texte de Romains l’apôtre Paul décrit ce qui conduit l’homme à ces sentiments conflictuels :

Romains 3 : 10-18 Segond 21 (SG21)   comme cela est écrit : Il n’y a pas de juste, pas même un seul ; aucun n’est intelligent, aucun ne cherche Dieu ; tous se sont détournés, ensemble ils se sont pervertis ; il n’y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul ;   leur gosier est une tombe ouverte, ils se servent de leur langue pour tromper. Ils ont sur les lèvres un venin de vipère ; leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume.   Leurs pieds courent pour verser le sang, la destruction et le malheur marquent leur passage, ils ne connaissent pas le chemin de la paix.   Il n’y a aucune crainte de Dieu devant leurs yeux.

De l’aveu du Roi Salomon, la guerre semble  inéluctable, en effet le Roi Salomon, déclare dans le livre de  Ecclésiaste 3.8 déclare : « Il y a […] un temps pour aimer et un temps pour détester, un temps pour la guerre et un temps pour la paix. » Dans un monde rempli de péché, de haine et de mal, la guerre résulte de l’état d’un homme séparé de son créateur, elle devient de fait inévitable.

Les chrétiens ne doivent jamais souhaiter, prendre parti dans un conflit notre attitude mes frères et sœurs s’exprime et doit exprimer cette exhortation que Jésus donne à tous ses disciples, à tous les disciples que nous sommes Matthieu 5.9. Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !

Mais lorsque nous lisons ce verset dans l’Évangile de Matthieu, il me semble important de bien saisir la signification de la paix dans la pensée de Jésus. La paix, ici n’est nullement dans l’esprit de Jésus une action politique, une action idéologique, en quelque sorte comme le 11 novembre 2018, l’armistice qui n’engendra plus tard que troubles et frustrations chez les vaincus.

La paix dont nous parle Jésus est d’ordre spirituel. Dans l’enseignement de Jésus, l’action de faire la paix se déroule bien au niveau spirituel et seulement au niveau spirituel.  C’est pourquoi celui qui veut faire la paix doit manifester un cœur pur et aimer profondément la justice, c’est bien cette justice émanant d’un cœur juste qui fonde non durablement mais éternellement la paix.

Alors comment ? Et bien fondons-nous sur la recommandation de Jésus : Il a fait la paix par le sang qu’il a versé sur la croix. Nous lisons en Colossiens 1.20 que Dieu a voulu par lui (Jésus) réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui (Jésus), par le sang de sa croix.

Afin d’établir la paix, nous sommes tous appelés à surmonter le mal par l’amour. Vous savez que le péché est la racine de toutes les disputes, de toutes les querelles, de toutes les batailles, de toutes les guerres. Or faire la paix c’est nous éloigner de notre péché, c’est t’éloigner de ton péché. Christ nous invite à tendre l’autre joue, c’est-à-dire à ne pas nous laisser enfermer dans le cycle infernal de la vengeance, de rendre coup pour coup. Cette invitation de ne pas répondre à la violence est dans le prolongement de ce signe apposé par Dieu sur Caïn afin que Caïn ne soit pas tué.  La Bible considère toute effusion de sang comme la plus terrible transgression des lois divines. Cette transgression sanglante est  la démonstration de la chute de l’homme, désastreuse non seulement pour l’Homme, mais aussi pour toute la création («La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi » Gen 4:10)

Christ reprend avec douceur le pécheur, parfois avec fermeté, car le péché mène à la mort. Il se peut que vous soyez appelés à dénoncer les injustices, les mauvaises actions. Mais en même temps que vous réprouvez les fautes, nous manifestons que Christ aime le pêcheur et veut le sauver, nous montrons ainsi à tous les hommes que nous les aimons. Vous devez donc faire simultanément deux choses qui peuvent paraître contradictoires.

Vous condamnez le péché mais vous aimez ceux qui commettent ces péchés. Vous commencez à voir toute la complexité de la tâche. Faire la paix autour de vous. Quelle tâche gigantesque! Quand vous invitez les gens à la paix, il y a dans cette invitation un processus qui vient bouleverser la vie de ceux qui vous entourent, la vie de votre prochain. Cette révolution à l’échelle de la personne donne naissance à une nouvelle vie caractérisée par la présence de Jésus et l’établissement de la justice dans leurs cœurs.