Naomi

Le 1 août 2018 par dans Etudes Bibliques

Livre de Ruth : Naomi

Nous avons été enseignés par l’un de nos amis qui nous a plongés dans la lecture du livre de Ruth, une lecture vivante, édifiante, émouvante.  Nous avons avec Graham découvert des figures pétries d’authenticité, des femmes notamment éprouvées pour lesquelles le dessein de l’éternel va malgré tout s’accomplir. Dieu exécutera ses desseins malgré la douleur, les erreurs, les chemins détournés, le désir légitime d’échapper à l’épreuve, à la souffrance que causât la famine qui frappa le Pays d’Israël.

En effet Naomi et son Mari sont allés dans le Pays de Moab pourtant hostile à Dieu, hostile à Israël.     Plus tard, Naomi exprimera auprès de ses belles filles Ruth et Orpa finalement une forme de regret plein d’amertume, de regret plein d’animosité. Le texte du livre de Ruth nous rapporte en effet que Naomi vécut comme une immense amertume quand elle songea que malgré la disette, elle était dans l’abondance dans le pays d’Israël.

Parfois les épreuves qui arrivent dans notre vie, nous conduisent à faire de mauvais choix et c’est ce que le livre de Ruth nous enseigne et nous exhorte, « confie-toi dans l’éternel ».

Psaume 374 Recommande ton sort à l’Eternel, Mets en lui ta confiance, et il agira.

Psaume 31. Versets 15 à 17 je me confie en toi, Eternel ! Je dis : « Tu es mon Dieu !»  Mes destinées sont dans ta main : délivre-moi de mes ennemis et de mes persécuteurs !  Fais briller ton visage sur ton serviteur, sauve-moi par ta grâce !

Gardez bien à l’esprit ces deux références extraites des psaumes du Roi David, il est en effet important de bien comprendre, toute la portée spirituelle, de cette exhortation de nous attacher à l’Eternel et de nous confier en lui. Ces références des psaumes nous éclaireront en effet sur toute la dimension spirituelle qui concerne le livre de Ruth et la souffrance vécue par Naomi.

Vous l’avez compris de livre dont nous avons lu le premier passage, je ne parlerai pas de Ruth mais plutôt de sa belle-mère Naomi qui a joué un rôle déterminant dans la vie de sa belle-fille. L’itinéraire de Naomi est interpellant, elle et son époux Elimélec sont contraints de quitter la ville de Bethléem. L’histoire relatant la vie de Naomi se situe à l’époque des juges, ce sont les premiers versets du livre de Ruth qui en restitue les contextes « A l’époque des Juges ».

Bethléem comme chacun d’entre nous le sait, est appelé la maison du Pain, ce qui veut dire que la ville à satiété pouvait largement pourvoir aux besoins alimentaires de la population, la ville avait acquis une renommée pour avoir bénéficié de cette appellation la Maison du Pain.

Mais à l’époque des juges, il convient de revenir à l’environnement historique qui entoure le pays de Juda, un environnement qui mêle simultanément et à la fois des réalités spirituelles et économiques. Un contexte spirituel de laisser aller et finalement de façon corrélative, une période de grande sécheresse impactant la vie économique du pays.

En effet le début du récit du livre de Ruth montre bien qu’il y eut une grande pénurie, une famine dans le pays qui contraint certains habitants à migrer comme la famille de Elimélec et Naomi, ENSEMBLE ils quittent la région pour assurer leur survie. Etait-ce un bon ou un mauvais choix, ? Le récit nous relate que cette famille fut par la suite confrontée au malheur du fait de la disparition brutale du mari puis de leurs deux fils.

Pour revenir au récit et au contexte du livre de Ruth, il est rapporté que La famine a été sans doute extrêmement sévère. Et pour beaucoup d’Israélites, dans cette situation de disette ce fut une question de survie pour leurs familles.

Poussé par la faim, Naomi s’est rendue avec son époux Elimélec et leurs fils dans le pays de Moab, le pays de Moab se trouvait à l’est de la Mer Morte. Un climat d’hostilité régnait pourtant dans ce pays contre Israël puisque à l’époque des Juges, cette région et ses habitants opprimaient Israël, dominaient les israélites.

Rappelons que lorsqu’Israël était retombé dans l’idolâtrie, Dieu utilisa parmi d’autres nations, les moabite, les moabites conduiront Israël à être gouverné selon des lois et des systèmes injustes.

Ainsi nous lisons dans Juges 3 :12-14 Les enfants d’Israël firent encore ce qui déplaît à l’Éternel ; et l’Éternel fortifia Eglon, roi de Moab, contre Israël, parce qu’ils avaient fait ce qui déplaît à l’Éternel. Eglon réunit à lui les fils d’Ammon et les Amalécites, et il se mit en marche. Il battit Israël, et ils s’emparèrent de la ville des palmiers.  Et les enfants d’Israël furent asservis dix-huit ans à Eglon, roi de Moab.

Je souligne à nouveau ce passage dans Juges 3.12 Les Israélites firent encore ce qui déplaît à l’Eternel et l’Eternel donna de la force à Eglon, le roi de Moab, contre Israël. Cela arriva parce qu’ils avaient fait ce qui déplaît à l’Eternel

J’aimerais également indiquer, souligner avec force combien la famine qui régnait en Israël devait être importante au point finalement de pousser des familles israélites à émigrer et se résigner à vivre et à résider chez leurs ennemis.

Le récit qui nous relate cette période de la vie de Naomi s’inscrit également dans un temps extrêmement sombre, une période d’obscurité pour Israël, une période marquée par l’individualisme, d’anarchie spirituelle, une période de désolidarisation où chacun faisait ce qui lui plaisait. N’est-il pas en effet écrit, dans Juges 17.6 A cette époque, il n’y avait pas de Roi en Israël et chacun faisait ce qui lui semblait bon. Et à nouveau ce contexte est répété dans Juges 21. Verset 25.

Pendant la période des juges, le peuple d’Israël a été confronté à de multiples épreuves dues au fait que chacun était devenu son propre chef et agissait en fonction de sa propre perception spirituelle sa propre perception du bien et du mal avec souvent de tragiques conséquences, un cycle d’oppressions et de libérations semblaient devoir se répéter.

Elimélec et son épouse Naomi en dehors de Juda pense dès lors trouver du pain en abondance et un insouciant repos dans ce pays idolâtre, ennemi d’Israël ! Sans doute la famille de Naomi est persuadée comme Lot le fut, de trouver l’apaisement du fait de l’apparente abondance que produit les terres du Pays. Mais hélas pour la famille, cette route dans le Pays de Moab s’avérera être une destinée tragique, tour à tour Naomi perdra respectivement son mari puis ses deux fils mariés à Orpa et Ruth.

La question concernant ce déplacement des deux époux Elimélec et Naomi, est de comprendre comment ont-ils pu imaginer trouver une joie durable, la bénédiction dans le pays de Moabite en s’éloignant du lieu que le Seigneur leur avait assigné et en allant vivre chez ceux qui professaient d’être leur ennemi ?

Bien que l’on puisse le penser, loin de moi cependant de spéculer avec certitude que la mort de Elimélec puis de ses deux fils fut la conséquence de leur éloignement d’Israël, mais Dieu s’est servi de cet événement pour accomplir ses desseins, malgré la tragédie, les erreurs, la douleur, la détresse humaine de Naomi « Naomi… privée de ses deux enfants et de son mari » (v. 5b). Maintenant Naomi est seule dans son épreuve, son immense chagrin, face à sa perplexité, à l’interrogation légitime de ses belles filles qui lui sont restés fidèles.

Naomi résume son parcours, expose sa désespérance, son immense douleur, partage son désarroi : « Et elle dit à ses belles filles Orpa et Ruth : Ne m’appelez pas Naomi (mes délices) au temps où elle connut l’abondance, appelez-moi Mara (amère) ; car le Tout-puissant m’a remplie d’amertume.  Nous comprenons l’immense chagrin de Naomi comparable à la désespérance de Job. Job qui fit part lui-même de ses doutes ? Mon espérance, où donc est-elle ? Mon espérance, qui peut la voir ? Job 17 : 15

Le verset 21 au chapitre 1 du livre de Ruth restitue cette perception, ce désespoir que partage Naomi ou elle crie en quelque sorte sa douleur « J’étais dans l’abondance à mon départ et l’Eternel me ramène les mains vides ».

Pourquoi m’appelez-vous Naomi, quand l’Eternel m’a abattue, et que le Tout-puissant m’a affligée ? » (versets : 20-21). Elle exprime finalement un regret, sa folie d’avoir quitté Bethléhem ! Sa coupe alors était comble ; la famille de Naomi aurait probablement dû se confier dans la promesse de l’Eternel de prendre soin des siens durant la famine (Ps. 37 : 18-19).  En effet n’est-il pas écrit que l’éternel pourvoie et qu’ils seront rassasiés aux jours de la famine.

Le regret de Noémie forcément nous interpelle. Dans la difficulté, la peine, l’épreuve, la souffrance, ne recherchons pas nous même le moindre mal, ce qui est infiniment compréhensible.

Pourtant Dieu, nous invite à comprendre ce que nous vivons, à ne pas nous dérober mais à saisir l’épreuve pour nous remettre entre ses mains.

Or mes frères et sœurs subir l’épreuve simplement parce que nous ne pouvons l’éviter ou y résister n’a rien à voir avec la dimension de la foi. Par contre, se soumettre humblement parce que c’est la volonté de Dieu, et demeurer silencieux à cause de la souveraineté de Dieu qui l’ordonne -voilà ce qu’est la vraie foi.

L’âme humble cherche dès lors davantage à glorifier Dieu dans l’affliction plutôt que de chercher par tous les moyens à s’en sortir.

Job disait : « Les flèches du Tout-puissant sont en moi, leur venin boit mon esprit ; les frayeurs de Dieu se rangent en bataille contre moi » (JOB 6 : 4). Si Dieu se sert de flèches, elles ne sont jamais empoisonnées pour ses bien-aimés ! Jacob s’était écrié, accablé par la souffrance : « Toutes ces choses sont contre moi » (Gen. 42 : 36). Mais Il n’en était rien ; sa fin triomphante en est la démonstration (Héb. 11 : 21).

Naomi va reconnaître que « l’Eternel n’a jamais renoncé à sa bonté » (2 : 20). Il est fidèle, même si nous sommes infidèles !  « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28).

N’est-il pas encore écrit au Psaume 37…18-20 L’Eternel connaît les jours des hommes intègres, Et leur héritage dure à jamais.  Ils ne sont pas confondus au temps du malheur, Et ils sont rassasiés aux jours de la famine

Naomi femme blessée, meurtrie, éprouvée sera l’instrument de Dieu, car au lieu de noircir le portrait de Naomi, nous devons la rétablir, restaurer son témoignage, car elle a été une femme remarquable pour ses belles filles, une femme de témoignage, une femme pleine de tendresse et d’attention à l’autre.

Ruth est la fille d’un peuple idolâtre mais elle a renoncé à son peuple à cause du témoignage de Noémi, du souci de Noémi de s’attacher à son Dieu dont elle était le reflet auprès de Ruth. Le témoignage de Noémi est de fait exemplaire.

Le récit du livre de Ruth nous montre que Naomi s’est attachée de plus en plus à Ruth, elle se montre désintéressée. Naomi pense avant tout au bien de sa belle-fille. Cherchons-nous d’abord le bien de nos frères et sœurs ? « Et Naomi, sa belle-mère, lui dit : Ma fille, ne te chercherai-je pas du repos ? » (3 : 1).

Noémi et Ruth entretenaient une relation où le lien le plus fort était la foi en Dieu, n’est-ce pas Ruth qui déclare à Noémie, ton Dieu sera mon Dieu. Ce passage ou Ruth déclare à Noémi « Que l’Eternel me traite avec la plus grande sévérité si autre chose que la mort me sépare de toi ».  Ne devrions-nous pas dire cela également de notre épouse ou époux mes amis, de nos frères et sœurs, l’église finalement, car l’église est le corps de Christ.

La relation de Noémi et de Ruth s’est construite autour d’un engagement mutuel, d’un solide engagement mutuel, chacune cherchant, mutuellement à faire ce qui était le meilleur pour l’autre, n’est-ce pas ce que nous devrions produire comme actes envers nos frères et sœurs, de songer à leurs besoins plutôt qu’aux nôtres. Naomi fut un exemple finalement pour Ruth et l’on voit les fruits dans la vie de Ruth qui elle-même s’attacha à sa belle-mère et lui fut solidaire.

Les passages des écritures rapportent différents aspects de la relation singulière entre Naomi et sa belle-fille Ruth. Ainsi relevez le souci de Naomi concernant la façon dont Ruth va  se procurer la nourriture.  Elle se préoccupe également de l’innocence de Ruth ( Ruth 2: 2, 18, 22). Naomi insiste sur le fait que Ruth doit rester proche des filles de Boaz et non de ses garçonsToutes les instructions précises de Naomi étaient destinées à préserver le bien-être spirituel de sa belle-fille, c’est une forme d’amour filial, de mère en Christ.  Puisse ainsi de nombreuses mères se lever au milieu de nous.

Le récit de vie qui touche à la vie de Naomi est la démonstration de la fidélité de Dieu à reconstruire et à reconstituer la plénitude d’une vie ravagée. Cette restauration dans la vie de Naomie est plus flagrante que dans n’importe quel autre récit biblique. La famine et la faim qui conduisirent Naomi, son mari, et ses fils loin de Bethléem furent remplacés par de riches bénédictions.

La douleur d’avoir perdu son mari et ses fils est remplacée par les soins affectueux et la tendresse de sa belle-fille Ruth « qui vaut mieux pour Naomi que sept fils – Ruth 4-15 » ; et ses bras vides de l’absence de ses enfants furent remplis par le fils de Boaz et Ruth.

C’est en effet à Naomi que les femmes Israëlites vont s’adresser chapitre 4 verset 16 : « Béni soit l’Eternel, qui ne t’a pas laissé manquer aujourd’hui d’un homme qui ait le droit de rachat ! Et que son nom soit nommé en Israël. Et il sera pour toi un restaurateur de ton âme, et un soutien de ta vieillesse » (4 : 14-15). « Et Naomi prit l’enfant, et le mit dans son sein, et elle lui tint lieu de nourrice. Et les voisines lui donnèrent un nom, disant : Un fils est  à Naomi ! » (v. 16-17).

Naomie va ainsi goûter la consolation quand elle tiendra en quelque sorte dans ses bras son petit-fils par alliance puisqu’elle considérait Ruth comme sa propre fille, son petit-fils Obed ( ce qui signifie celui qui sert Dieu) qui aura pour fils Isaï et celui-ci engendrera David et 28 générations plus tard Jésus

Naomi fut en effet une excellente grand-mère, car l’Ecriture dit que Naomi prit Obed le fils de Ruth et Boaz : » et le mit sur son sein et elle prit soin de lui -4-16 ». Au travers des épreuves qui ne nous sont pas épargnées, nous avons du mal à reconnaître les bontés de Dieu et sa fidélité tous les jours de notre vie. Quelles que soient les circonstances, dans les bons comme les mauvais jours ! Jésus-Christ sera toujours là !

« Tu nous as fait éprouver bien des détresses et des malheurs ; mais Tu nous redonneras la vie » Psaume 71-20

Rappelons-nous que le don de la vie est plus précieux que les choses terrestres périssables. Ne sous estimons pas la capacité que Dieu détient et met à notre disposition, consolation, relèvement, et joies nouvelles dans l’abondance lorsqu’on accepte de vivre son plan et d’être son instrument dans les bons comme dans les mauvais moments de notre existence.